« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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16 mars 2022
En réponse au rapport sur la Classification intégrée des phases (IPC) qui vient d’être publié pour le Yémen, un groupe d’agences de l’ONU - dont le Programme alimentaire mondial, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture et l’UNICEF - a averti dans un communiqué de presse du 14 mars qu’aujourd’hui, plus de 17,4 millions de Yéménites se trouvent au moins dans une phase 3 de malnutrition aiguë grave et 1,6 million de plus devraient tomber dans les niveaux d’urgence de la faim dans les mois à venir, portant le total des personnes ayant des besoins d’urgence à 7,3 millions d’ici la fin de l’année.
Intitulé « Le Yémen confronté à une ’’catastrophe totale,, en raison de la faim croissante », l’article indique que les humanitaires sont extrêmement préoccupés par la probabilité que le nombre de personnes souffrant d’une faim « catastrophique » - ou proche de la famine - soit multiplié par cinq, passant de 31 000 actuellement à 161 000 d’ici le 31 décembre. Un article paru le 14 mars dans Common Dreams ajoute que 2,2 millions d’enfants souffrent de malnutrition aiguë, dont 538 000 de malnutrition sévère. En outre, 1,3 million de femmes enceintes et allaitantes souffrent également de malnutrition aiguë.
Le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial, David Beasley, a déclaré que « ces chiffres déchirants confirment que nous sommes dans un compte à rebours vers la catastrophe au Yémen et que nous n’avons presque plus de temps pour l’éviter. Si nous ne recevons pas immédiatement de nouveaux financements substantiels, la famine et la famine de masse suivront. Mais si nous agissons maintenant, nous avons encore une chance d’éviter une catastrophe imminente et de sauver des millions de personnes. » Il a souligné que le Yémen, fortement dépendant des importations alimentaires, importe 30 % de son blé d’Ukraine, et que la guerre dans ce pays affectera sa capacité à exporter vers le Yémen, et pourrait porter la crise alimentaire mondiale « à des niveaux dépassant tout ce que nous avons vu auparavant. » Il a exprimé la crainte que les enfants malnutris du Yémen « aient été oubliés par le monde. »
Le 16 mars, l’ONU organise un événement important sur la crise humanitaire au Yémen, coparrainé par la Suède et la Suisse.