« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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Visio-conférence internationale 25-26 avril 2020
Session 3
5 mai 2020
discours de Megan Beets, Benjamin Deniston et Jason Ross, équipe scientifique du LaRouchePAC
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Jason Ross :
Ben, Megan et moi-même avons intitulé notre exposé « En défense de l’espèce humaine ».
La planète est actuellement ravagée et prise en otage par un minuscule bout d’ARN, long de seulement 30 000 paires de bases (pb). Avec toute l’incertitude et la confusion concernant les tests, la distanciation sociale, les masques et les traitements, nous pouvons identifier de nombreuses erreurs et opportunités manquées depuis que ce coronavirus s’est transmis à l’homme. Mais qu’en est-il des opportunités manquées dans les années et les décennies précédant son émergence ?
Il y a plus de cinquante ans, l’homme posait le pied sur la Lune, élargissant à un niveau historique l’horizon du possible.
Il y a soixante-quinze ans, l’atome nous livrait quelques-uns de ses secrets, offrant une abondance énergétique supérieure de plusieurs ordres de grandeur à ce qui pourrait être fourni par la chimie (charbon, pétrole, gaz…).
Il y a plus de cent ans, l’esprit humain prenait conscience de l’existence d’un nouveau monde étonnant de phénomènes quantiques et commençait à élaborer des idées pour comprendre et utiliser ce nouveau domaine.
Il y a plus de quatre siècles, Johannes Kepler posait les bases de la physique moderne, grâce à sa foi dans le pouvoir des idées pour comprendre les causes de la nature. Allant au-delà du témoignage des sens, il sut formuler, pour la première fois, l’hypothèse cruciale pour comprendre l’orbite des planètes.
Comment une espèce capable de tant de choses pourrait-elle être ébranlée par un virus ?
Pour cela, nous devons examiner non pas les succès de la science et de la culture, mais plutôt les échecs de l’espèce humaine à éliminer les axiomes erronés et destructeurs qui nous tourmentent depuis des millénaires, sous des costumes différents à chaque époque.
Les concepts primordiaux sont ceux relatifs à notre compréhension de nous-mêmes, en tant qu’espèce humaine, de notre caractère et de notre potentiel.
Considérez les antagonismes suivants : • L’esprit humain créateur est fait « à l’image du Créateur », et donc cohérent avec le processus de création, de sorte que nos idées peuvent avoir la puissance de forces physiques, nous permettant de maîtriser une connaissance toujours plus poussée du monde qui nous entoure. • L’esprit humain n’existe pas. Le libre-arbitre est une vision de l’esprit, car notre cerveau, de nature biochimique, est régi par les lois de la physique qui pourront un jour expliquer, du moins en potentiel, nos pensées et nos décisions. De facto, la pensée humaine peut être reproduite par un système mécanique - une intelligence artificielle.
• Les êtres humains sont une espèce remarquable ! Contrairement à toute autre forme de vie connue, nous pouvons changer notre relation à la nature de façon à augmenter notre potentiel démographique et améliorer notre qualité de vie, physiquement et culturellement, de génération en génération. Nous pouvons améliorer l’état de la nature tel que nous l’avons trouvé, lorsque nous sommes arrivés sur les lieux. • Les êtres humains sont une espèce horrible ! Contrairement à toute autre forme de vie connue, nous causons l’extinction d’autres espèces, nous polluons et tuons la planète avec notre population excessive. Nous devons mettre fin à la croissance et revenir à la nature.
• Nous créons des ressources en découvrant de nouveaux principes et processus qui peuvent libérer le potentiel latent de ce qui semblait auparavant sans utilité. L’uranium, un rocher, devient un combustible grâce à nos découvertes. • Nous consommons des ressources dans notre quête incessante de conforts matériels pour cacher la vacuité de nos vies horribles et mauvaises.
• L’humanité est la plus belle espèce. Le monde a besoin de plus de gens ! • L’humanité est la pire espèce. Le monde a besoin de moins de gens !
Chez la plupart d’entre nous cohabite un mélange de ces deux types d’idées contradictoires flottant dans notre esprit. Pour notre part, nous soutenons que les premières perspectives sont vraies en science, en art et en culture. Reconnaissant le conflit entre ces deux visions du monde opposées et irréconciliables, Lyndon LaRouche avait vu venir le coronavirus – en tant que menace potentielle - et expliqué ce qu’il fallait faire pour l’empêcher. L’Institut Schiller avait également anticipé cette menace et dit ce qu’il convenait de faire.
Aujourd’hui, nous avons le coronavirus à l’esprit, mais il existe tout un éventail d’autres horreurs contre lesquelles la Terre n’a aucune défense : d’autres nouveaux virus, une comète frappant notre planète, une éjection de masse coronale solaire assez puissante pour perturber gravement les réseaux électriques sur Terre, ou même la fourniture d’eau potable, ce service qui nous semble si évident dans nos pays développés, mais dont sont privées 2 milliards de personnes sur Terre.
Dans l’immédiat, nous avons besoin d’un système de santé mondial, comprenant non seulement un groupe d’experts médicaux et de petites équipes médicales, mais aussi les ressources, l’engagement et l’intention d’établir partout dans le monde le niveau d’infrastructures économiques de base requis pour soutenir un système de santé et sanitaire solide. Sous le titre « Mobiliser l’esprit de la Mission Apollo pour vaincre les pandémies », l’Institut Schiller a publié sur son site une série de pistes en ce sens.
Maintenant, laissons derrière nous nos soucis du moment pour nous intéresser aux croyances fondamentales que nous avons sur nous-mêmes, en tant qu’espèce, alors que nous tournons nos regards vers le ciel, plein de promesses et de périls, et regardons-nous de ce point de vue. Comment les nations peuvent-elles travailler ensemble à la « défense stratégique de la Terre » à l’échelle la plus large ?
Ben Deniston :
Le terme « Défense stratégique de la Terre » apparut pour la première fois dans la presse russe en 2011, en référence directe à « l’Initiative de défense stratégique » (IDS), la proposition de l’ère Reagan pour un programme conjoint de défense stratégique contre les missiles, impliquant les États-Unis et l’URSS, et visant à mettre fin à la menace que posait la doctrine dite de « destruction mutuellement assurée » (MAD).
La contribution pour laquelle Lyndon LaRouche est peut-être le plus connu au niveau international, concerne son rôle de premier plan pour faire adopter sa conception de l’IDS, et sa position clef en tant qu’intermédiaire officieux dans les négociations entre les gouvernements américain et soviétique sur ce dossier crucial. Cependant, étant donné que tout le monde ne partageait pas la même idée sur la mise en œuvre de la SDI, il est essentiel de distinguer la conception unique de M. LaRouche pour ce programme et d’illustrer comment ce principe de base reste aussi valable aujourd’hui, pour la « défense stratégique de la Terre », qu’il l’était dans les années 1980 – cette politique découlant d’un principe scientifique reflétant le stade actuel du développement à long terme de l’espèce humaine.
L’IDS telle que la concevait LaRouche ne se limitait pas à un système défensif permettant d’éliminer la menace des armes thermonucléaires ; il s’agissait avant tout d’établir les politiques militaires et économiques capables d’assurer une paix durable et stable, et donc de la survie des générations à venir.
Laissons M. LaRouche le dire avec ses propres mots. Dans une émission télévisée de sa campagne présidentielle de 1984, il commença par lire l’introduction d’un document publié la même année, « La doctrine LaRouche : projet de protocole d’accord entre les États-Unis d’Amérique et l’URSS », où il montrait comment la mise en œuvre de l’IDS signerait la fin de la Guerre froide.
Il reprit ce thème lors d’une conférence de l’Institut Schiller, en septembre 2000, définissant ainsi son concept d’Initiative de défense stratégique :
« C’est la politique qui fut connue par la suite sous le nom d’Initiative de défense stratégique (IDS). Maintenant, ce qui est important, c’est de comprendre ce que c’était réellement, contrairement aux stupidités qu’on entend aujourd’hui dans la presse au sujet de la défense antimissile. (…) « Ce qu’on doit faire est complètement différent. On a la capacité de concevoir de nouveaux types de systèmes physiques, qui pourraient traiter efficacement le problème des missiles thermonucléaires – autrement dit, les rendre réellement et technologiquement obsolètes, sur toute la ligne. Mais ce n’est pas tout. Ce que je proposais était qu’au lieu de voir l’Union soviétique et les Etats-Unis engagés dans une course folle du type « jeu de la poule mouillée » (chicken game), baptisée « SALT I » et « ABM », pourquoi ne pas trouver une véritable sortie au conflit ? Et comment ? Parce que l’économie soviétique, tout comme l’économie américaine, est en train de s’effondrer. Les choix politiques actuels, c’est l’effondrement assuré de l’économie physique de ces pays. Alors, pourquoi ne pas changer ces politiques en tant que telles ? Pourquoi ne reviendrait-on pas à un programme spatial à la Kennedy, pourquoi ne ferait-on pas ce qu’on a réussi avec lui ? Souvenez-vous que, selon les estimations faites dans les années 1970, les Etats-Unis ont tiré plus de 10 dollars supplémentaires par dollar investi dans le programme spatial de Kennedy. « L’enjeu est donc le suivant : dès lors que l’augmentation de la productivité vient directement, et uniquement, des améliorations technologiques, elles-mêmes dérivant de découvertes scientifiques fondamentales, plus le taux de conversion des découvertes physiques fondamentales en applications dans l’économie est élevé, plus le taux d’augmentation de la productivité par habitant et par km² est élevé. Le problème pour le système des Etats-Unis (autant que pour le système soviétique, bien qu’à un degré différent), comme je l’ai dit à l’époque, c’est qu’il n’était pas en train de générer un taux de croissance nette dans la productivité physique, suffisant pour maintenir l’économie. On avait donc besoin d’un programme à marche forcée, d’un progrès technologique mû par un vecteur scientifique, avec une sorte de mission, un peu comme celle d’aller sur la Lune auparavant. Et comme sous-produit de cette mission, grâce au sursaut occasionné, nous générerions des retombées en matière de progrès technologique, à même de remettre l’économie américaine en marche, en termes de croissance nette. L’économie soviétique ne fonctionne pas non plus, pour des raisons différentes mais de même nature. C’est pourquoi, si l’Union soviétique, avec ses vastes capacités technologiques dans le domaine militaro-scientifique, commençait à coopérer avec nous en vue d’un progrès technologique d’ensemble, et si l’on entreprenait de développer les pays d’Amérique du Sud, d’Afrique et d’Asie, pour réaliser ce que Roosevelt avait proposé pour ces pays, avant sa mort, alors le bénéfice d’un tel programme pourrait permettre non seulement de remettre les économies en marche, de concert avec l’Europe, mais aussi d’établir un programme global pour résoudre les conflits. Voilà ce qu’était l’intention de l’IDS dès le départ. »
« C’est la politique qui fut connue par la suite sous le nom d’Initiative de défense stratégique (IDS). Maintenant, ce qui est important, c’est de comprendre ce que c’était réellement, contrairement aux stupidités qu’on entend aujourd’hui dans la presse au sujet de la défense antimissile. (…)
« Ce qu’on doit faire est complètement différent. On a la capacité de concevoir de nouveaux types de systèmes physiques, qui pourraient traiter efficacement le problème des missiles thermonucléaires – autrement dit, les rendre réellement et technologiquement obsolètes, sur toute la ligne. Mais ce n’est pas tout. Ce que je proposais était qu’au lieu de voir l’Union soviétique et les Etats-Unis engagés dans une course folle du type « jeu de la poule mouillée » (chicken game), baptisée « SALT I » et « ABM », pourquoi ne pas trouver une véritable sortie au conflit ? Et comment ? Parce que l’économie soviétique, tout comme l’économie américaine, est en train de s’effondrer. Les choix politiques actuels, c’est l’effondrement assuré de l’économie physique de ces pays. Alors, pourquoi ne pas changer ces politiques en tant que telles ? Pourquoi ne reviendrait-on pas à un programme spatial à la Kennedy, pourquoi ne ferait-on pas ce qu’on a réussi avec lui ? Souvenez-vous que, selon les estimations faites dans les années 1970, les Etats-Unis ont tiré plus de 10 dollars supplémentaires par dollar investi dans le programme spatial de Kennedy.
« L’enjeu est donc le suivant : dès lors que l’augmentation de la productivité vient directement, et uniquement, des améliorations technologiques, elles-mêmes dérivant de découvertes scientifiques fondamentales, plus le taux de conversion des découvertes physiques fondamentales en applications dans l’économie est élevé, plus le taux d’augmentation de la productivité par habitant et par km² est élevé. Le problème pour le système des Etats-Unis (autant que pour le système soviétique, bien qu’à un degré différent), comme je l’ai dit à l’époque, c’est qu’il n’était pas en train de générer un taux de croissance nette dans la productivité physique, suffisant pour maintenir l’économie. On avait donc besoin d’un programme à marche forcée, d’un progrès technologique mû par un vecteur scientifique, avec une sorte de mission, un peu comme celle d’aller sur la Lune auparavant. Et comme sous-produit de cette mission, grâce au sursaut occasionné, nous générerions des retombées en matière de progrès technologique, à même de remettre l’économie américaine en marche, en termes de croissance nette. L’économie soviétique ne fonctionne pas non plus, pour des raisons différentes mais de même nature. C’est pourquoi, si l’Union soviétique, avec ses vastes capacités technologiques dans le domaine militaro-scientifique, commençait à coopérer avec nous en vue d’un progrès technologique d’ensemble, et si l’on entreprenait de développer les pays d’Amérique du Sud, d’Afrique et d’Asie, pour réaliser ce que Roosevelt avait proposé pour ces pays, avant sa mort, alors le bénéfice d’un tel programme pourrait permettre non seulement de remettre les économies en marche, de concert avec l’Europe, mais aussi d’établir un programme global pour résoudre les conflits. Voilà ce qu’était l’intention de l’IDS dès le départ. »
Bien que le conflit entre les États-Unis et l’URSS ait disparu entretemps, d’autres tensions géopolitiques sont apparues et la politique de base de LaRouche reste tout aussi valable et nécessaire aujourd’hui.
Comme l’a expliqué Jason, l’humanité a connu une croissance énorme au cours des derniers siècles, une période relativement courte par rapport à la longue histoire de notre biosphère, de notre planète, de notre système solaire, de notre galaxie et au-delà.
Au cours des 100 dernières années, l’humanité est entrée dans une nouvelle phase, dans laquelle les mêmes capacités technologiques et découvertes scientifiques, tout en apportant une croissance et des progrès considérables, créèrent également une nouvelle situation, sans précédent, dans laquelle l’humanité a maintenant la capacité de s’anéantir complètement par des guerres et des conflits. Si l’humanité ne peut plus tolérer le type de conflits militaires généralisés du passé entre nations, elle ne peut pas non plus laisser se développer les conditions politiques et économiques conduisant à ces conflits, comme l’expliquait M. LaRouche. Un changement historique est nécessaire, ce qu’Helga Zepp-LaRouche a appelé le passage à un « nouveau paradigme ».
Mais, cette réalité historique relativement nouvelle pour l’humanité conduit à une réflexion plus profonde. Que savons-nous vraiment de la vie dans notre univers ? La grande majorité de toutes les espèces animales qui ont existé sur cette planète n’y sont plus. On estime que plus de 99 % de toutes les espèces animales qui ont émergé ont disparu (soit plus de cinq milliards d’espèces).
Or, nous avons des preuves que ce n’est pas simplement un processus inhérent à notre planète ou à notre système solaire, mais qu’il implique également notre galaxie. 500 millions d’années de relevés sur l’origine et l’extinction des espèces font apparaître un modèle cyclique qui correspond à nos rapports changeants périodiques avec notre Galaxie, tendant à prouver que l’évolution de la vie sur Terre est, en quelque sorte, un processus galactique.
Ce principe d’extinction est un fait indéniable du développement évolutif de la biosphère. En vertu de ce seul principe, il est quasiment certain que toutes les espèces animales existant sur la planète aujourd’hui disparaîtront également à l’avenir, à mesure que se poursuit ce processus évolutif.
Il n’y a qu’une exception potentielle et distincte, une forme de vie qui exprime tout ce qui transcende ce principe de la biosphère : l’existence de l’humanité, exprimant de manière unique un pouvoir distinct de créativité, qui ne se manifeste dans aucune forme de vie animale.
Ces mêmes sciences et technologies qui nous donnent la capacité de nous annihiler dans les conflits, permettent à l’humanité d’être la seule espèce sur cette planète qui transcende et dépasse le processus d’évolution biologique de la biosphère. Comme l’affirmait M. LaRouche, l’humanité est la seule espèce potentiellement immortelle.
Ainsi, dans l’esprit de la SDI de LaRouche, des années plus tard, nous travaillons sur l’adoption de cette même politique, sous la forme d’une « Défense stratégique de la Terre », un projet visant à éradiquer les causes économiques et politiques sous-jacentes aux conflits grâce à des programmes conjoints de recherche scientifique et de partage de technologies, axés sur les menaces communes auxquelles l’humanité est confrontée.
Tout comme l’IDS a été conçue pour unir les principales puissances contre la menace des missiles thermonucléaires, la « Défense stratégique de la Terre » est destinée à unir l’humanité contre les menaces communes auxquelles tous les habitants de cette planète sont confrontés. De la météo spatiale aux collisions d’astéroïdes, du changement climatique cosmique aux impacts des comètes, des pandémies aux tremblements de terre catastrophiques et au volcanisme, l’humanité est inévitablement unie face aux dangers inhérents à la vie sur cette petite planète, soumise aux influences de notre système solaire et de la galaxie au-delà.
Megan Beets :
Parlons un peu de la météo. Nous avons tendance à considérer la météo - y compris les événements météorologiques extrêmes dangereux - comme un phénomène local. Si nous sommes un peu plus astucieux, nous réalisons qu’il s’agit en fait d’un phénomène planétaire, car les cycles météorologiques d’une partie du globe affectent ceux d’une autre. En réalité, il n’y a rien de local ni même de simplement planétaire dans le climat. Notre Terre, avec les autres planètes du système solaire, nage dans un environnement créé par le Soleil. Une caractéristique de cet environnement est le vent solaire, un flux constant de particules chargées sortant du Soleil, créant le champ magnétique interplanétaire et modulant le champ magnétique terrestre. Pourquoi est-ce important ?
Le Soleil change ! C’est un corps dynamique, et nous sommes encore des bébés dans notre compréhension de son fonctionnement. Par exemple : tous les 11 ans environ, le Soleil passe par un cycle d’activité croissante et décroissante, pendant laquelle la polarité de son champ magnétique bascule. Nous suivons le cycle solaire en nombre et en polarité des taches solaires, qui, comme vous le voyez sur l’image, forment des zones sombres à la surface du Soleil, qui sont des sites d’activité intense.
Ici, vous voyez un graphique du nombre de taches solaires au fil du temps, remontant au début des années 1600, avec un cycle de 11 ans de maximum et minimum. Cependant, tous les cycles solaires ne sont pas identiques, et nous avons un cycle à plus longue période de très bas creux, appelé grand minima, dans lequel presque aucune tache solaire n’apparaît pendant une période prolongée, et de très hauts sommets de grand maxima puissant.
Parlons des périodes de maximum solaire, lorsque le Soleil est le plus actif. On constate deux phénomènes météorologiques spatiaux se produisant dans le cadre de cette activité accrue : les éruptions solaires et les éjections de masse coronale. Les éruptions solaires sont des éclairs intenses d’énergie à la surface du Soleil qui libèrent des éclats de rayonnement électromagnétique.
Les éjections de masse coronales, ou EMC, sont souvent associées à des éruptions et à de gigantesques nuages de plasma projetés dans l’espace. Alors que l’énergie des fusées éclairantes peut perturber les communications radio sur et autour de la Terre, le plus grand danger vient des EMC. Lorsqu’une EMC impacte la Terre, elle induit une oscillation dans le champ magnétique, provoquant une tempête géomagnétique. Celles-ci peuvent être faibles et produire le beau spectacle des aurores boréales. Cependant, si elles sont violentes, elles peuvent induire des courants dans l’infrastructure électrique et même faire sauter des transformateurs, provoquant des pannes dans le réseau électrique de tout un hémisphère – ce qu’avec nos capacités actuelles, nous ne serions pas en mesure de réparer avant plusieurs années. En 1859, la Terre a été frappée par une très forte EMC, appelée « événement de Carrington », avec des rapports d’aurores visibles près de l’équateur et des fils télégraphiques brillant du courant induit. Si une EMC de cette ampleur frappait la Terre aujourd’hui, nous pourrions nous attendre à des coupures de courant étendues et durables auxquelles nous ne sommes pas préparés.
Un autre effet des EMC est un phénomène appelé effet Forbush, lorsque l’activité magnétique intense du Soleil empêche temporairement les rayons cosmiques galactiques de pénétrer dans l’atmosphère terrestre. Ici, vous voyez deux baisses soudaines du flux de rayons cosmiques à la suite de deux tempêtes géomagnétiques en mars 2011. Les premières études indiquent que le changement résultant de l’ionisation de l’atmosphère et le dégagement de chaleur latente associé peuvent, à leur tour, augmenter la différence de température avec le sol, affectant les courants de convection et pouvant intensifier les cyclones. Cela aurait été le cas de l’ouragan Katrina en 2005.
Il a été démontré que le phénomène d’ionisation atmosphérique provoqué par le flux de rayons cosmiques galactiques crée un accroissement des noyaux de condensation des nuages et augmente ainsi la couverture nuageuse - la galaxie augmentant la couverture nuageuse sur Terre. Il s’agit d’un facteur majeur de la température mondiale.
En fait, il existe une corrélation très intéressante entre le cycle de 140 millions d’années du transit de notre système solaire dans et hors des bras spiraux galactiques (régions de flux de rayons cosmiques significativement plus élevés) et les cycles à long terme de réchauffement et de refroidissement de la planète, indiqué ici dans le cycle des périodes glaciaires. Non seulement le Soleil agit pour contrôler la météo de notre planète, mais nous devons nous demander ce qui, à son tour, module l’activité de notre Soleil ? Que se passe-t-il dans l’environnement galactique dans lequel il nage ?
Une autre menace existentielle, contre laquelle les habitants de cette planète n’ont aucune protection, est l’inévitabilité des futurs impacts d’astéroïdes et de comètes avec la Terre. Une grande partie du monde fut brutalement rappelée à cette réalité en 2013, avec l’explosion surprise d’un tout petit astéroïde dans l’atmosphère au-dessus de Tcheliabinsk, en Russie.
Avant l’impact, personne ne savait que ce petit astéroïde était sur une trajectoire de collision avec la Terre, car nous n’avons pu jusqu’ici localiser et suivre qu’un pourcentage relativement faible des astéroïdes dans l’environnement du système solaire interne.
Des efforts importants ont été faits pour localiser et suivre la plupart des astéroïdes plus gros, mais il existe encore des centaines de milliers d’astéroïdes plus petits non identifiés et non suivis. Ce sont néanmoins des astéroïdes plus gros que celui qui a explosé au-dessus de la Russie, pouvant dévaster une zone de la taille d’une ville, pour les plus petits, ou de la taille d’un continent, pour ceux de la gamme moyenne.
De plus, même si nous repérions un astéroïde se trouvant sur une trajectoire susceptible d’avoir un impact terrestre dans les années à venir, l’humanité n’a actuellement aucun système défensif permettant de détourner un objet aussi menaçant.
Une menace connexe provient des comètes à longue période, qui passent la grande majorité de leur temps dans les confins du système solaire, bien au-delà de nos capacités de détection. Bien que ces comètes soient nettement moins fréquentes, elles sont généralement beaucoup plus grandes, beaucoup plus difficiles à détecter et extrêmement difficiles à détourner. Bien que la plupart des astéroïdes proches de la Terre représentent une menace potentielle d’une portée limitée, allant de l’échelle locale à continentale, un impact avec une comète à longue période provoquerait probablement l’extinction de toute forme de vie au niveau mondial.
Des efforts peuvent être déployés pour renforcer les capacités défensives de l’humanité contre ces menaces, nous ramenant directement au principe d’IDS de LaRouche. Les mêmes programmes scientifiques pilotes, communs pour étendre les capacités de l’humanité dans l’espace et pour la défense de la Terre, sont ceux qui peuvent générer la croissance économique et politique nécessaire pour éradiquer les causes sous-jacentes des conflits et des guerres.
Comme l’a déclaré M. LaRouche dans son document de 1984, le programme déterminant à cet égard est un projet d’exploration multigénérationnelle de la Lune et de Mars, piloté par les technologies de fusion, tout en élargissant les politiques de partage de technologies et d’exportation de biens d’équipement avec les régions les moins développées de la planète, garantissant ainsi les conditions préalables à une paix et une survie durables et éliminant les causes sous-jacentes des conflits futurs avant qu’ils ne surviennent.
Encore une fois, cette perspective de défense stratégique de la Terre nous oblige à voir la place commune que nous occupons dans notre système solaire, au sein de notre galaxie, et à localiser les activités sur notre petite planète dans cette perspective.
Dans la première partie de son écrit de 1927, La Biosphère, le scientifique russe Vladimir Vernadski affirme : « L’histoire de la biosphère est (...) nettement différente de celle du reste de la planète, et le rôle qu’elle joue dans le mécanisme planétaire est assez exceptionnel. C’est autant, voire plus, la création du Soleil que la manifestation de processus terrestres. »
Un domaine d’étude qui pourrait nous donner un aperçu unique du rôle des facteurs extraterrestres dans la formation de la biosphère et son évolution est celui des virus. Les virus sont un objet d’étude relativement nouveau pour l’humanité, qui n’a été découvert qu’à la fin du XIXe siècle.
Cependant, ce qui est devenu indéniable depuis, c’est que les virus sont inséparables de la vie. Omniprésents dans la biosphère, ils sont connus pour infecter tous les types d’organismes.
Pour donner une idée de leur ubiquité : il y a des millions de particules virales dans chaque cuillère à café d’eau de mer, des milliards de virus flottent dans les courants d’air élevés dans l’atmosphère, le corps humain contient un microbiome de milliards de bactéries, nous et d’autres êtres vivants avons également un virome (assemblage) de milliers de milliards de virus susceptibles de vivre en nous comme hôte régulier de notre organisme, et dont certains sont une partie essentielle de notre système immunitaire.
Les virus jouent un rôle important dans un phénomène appelé transfert horizontal de gènes. Nous pensons habituellement au matériel génétique transmis du parent à sa progéniture, mais dans le transfert horizontal de gènes, le matériel génétique d’un organisme est transféré et incorporé dans le génome d’un autre organisme non apparenté. On sait que cela se produit régulièrement dans les organismes unicellulaires, mais au cours des dernières décennies, des études ont montré que le transfert horizontal de gènes se produisait entre de nombreux types d’êtres plus compliqués, tels que les plantes, les champignons et les animaux.
Alors que les chiffres sont encore en débat, certains suggèrent que plus de 100 gènes ont été transférés dans le génome humain à un certain moment, il y a longtemps, par des virus, notamment des gènes traitant du métabolisme et de la réponse du système immunitaire. Cette idée perturbe « l’arbre de vie » typique des manuels, avec ses branches séparées et parallèles, et suggère un processus évolutif beaucoup plus interconnecté.
Voyons maintenant cela dans le contexte du système solaire et de l’environnement galactique. Une recherche très intéressante a commencé dans les années 1980 sur les pandémies saisonnières de grippe qui, comme de nombreux autres phénomènes saisonniers, liés au rayonnement solaire, éclatent plus ou moins simultanément chaque année dans l’hémisphère nord, puis migrent à travers les tropiques vers l’hémisphère sud, avant de repartir vers le nord l’année suivante.
Un élément qui a intéressé les chercheurs était le rythme de l’épidémie de nouvelles souches de grippe, qui, si nous regardons en arrière au cours du siècle dernier, montre une corrélation intéressante, même si elle n’est pas complète, avec le cycle solaire de 11 ans.
Cependant, sur une période plus longue, 300 ans, nous voyons l’empreinte digitale possible d’un conducteur galactique. Non seulement les pandémies ont tendance à se produire plus fréquemment au cours des périodes de grands maxima solaires, mais il est également vrai que les années anormales de pandémie pendant le minima solaire étaient des périodes au cours desquelles la Terre a reçu un afflux plus élevé de rayonnement cosmique de l’extérieur de notre système solaire, en raison de supernovæ brillantes.
Un point d’interrogation laissé par les chercheurs impliqués dans ces études est le mécanisme possible. Il est connu que les virus peuvent être activés et désactivés par certaines fréquences de lumière.
Il a également été observé que chez certains astronautes de la Station spatiale internationale, des infections virales latentes sont soudainement devenues actives. Bien que toutes ces recherches soient encore assez préliminaires et nécessitent une étude plus approfondie, il est indéniable que les anomalies mises en évidence ici suggèrent une causalité et un modulateur du développement de la vie sur Terre plus élevés que de simples réactions chimiques liées à la Terre.
Je pense qu’il est prudent de dire qu’après avoir passé seulement 20 ans, sur les deux derniers millions d’années d’existence humaine, à étudier la vie en dehors de l’environnement terrestre, comme nous l’avons fait sur l’ISS, nous ne sommes que des nourrissons dans notre compréhension de la science de la vie.
Dans les années 1980, Lyndon LaRouche a appelé à investir massivement dans la recherche sur la biophysique optique, le rayonnement électromagnétique dans le cadre de la physique des processus vivants, pour aller au-delà d’une simple approche chimique de la vie.
On n’a pas le choix. A mesure que la civilisation s’éloignera de la Terre pour gagner l’espace, nous serons obligés de faire face à des processus vivants, interagissant relativement sans intermédiaire avec l’environnement galactique. Une nouvelle approche de la science de la vie est absolument nécessaire.
En ramenant notre réflexion à la situation immédiate, réfléchissez à la quantité de travail nécessaire pour mettre nos institutions et nos idées en cohérence avec cette perspective spatiale.
Par exemple, pensez à quel point la vision habituelle du ministère de la Défense est limitée. Les missiles actuels peuvent-ils nous défendre contre les astéroïdes ? Les bombes peuvent-elles sauver la vie d’un individu, ne pouvant recevoir un traitement adéquat et mourant d’hypoxie induite par le COVID-19 ?
Nous allons développer un ou plusieurs vaccins contre le SRAS-CoV-2, mais quelle forme pourrait prendre un vaccin contre les astéroïdes ? Comment pouvons-nous nous inoculer contre des schémas de pensée aussi répandus que tragiques ?
Comment surmonter durablement cette tragédie ?
Pour LaRouche, l’étape essentielle vers la création d’une culture saine sur cette planète consiste à organiser un sommet réunissant les dirigeants des États-Unis, de la Chine, de la Russie et de l’Inde, afin de forger un paradigme vraiment nouveau pour les relations internationales. Nous devons élaborer les bases d’une approche globale pour lutter contre le COVID-19, se traduisant par un véritable système de santé mondial, incluant non seulement des éléments spécifiques tels que les ventilateurs et les EPI, mais aussi le développement économique et culturel nécessaire pour éliminer la pauvreté et assurer un meilleur niveau de vie, optimisme et science du prochain chapitre de l’expérience humaine.
Le monde a urgemment besoin d’un nouveau paradigme de coopération internationale dans la science, défini par la défense et la croissance de l’humanité, sans le poison des vieilles idées, laides et fausses. La recherche en sciences de la vie ne peut pas compter sur les largesses de quelques milliardaires pour son financement, ni sur une perspective de profit - pensez aux milliards tirés de la misère infligée par les opioïdes et à l’absence de recherche sur les coronavirus et d’autres maladies végétales et animales.
Le financement public doit être considérablement accru, en vue de servir le bien public.
Progresser dans la maîtrise de l’humanité, dans et au-dessus de l’univers, est le seul sens vraiment valable de la notion de « défense ». A mesure que nous progressons, nous devons nous assurer que telle sera notre mission commune.