« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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14 août 2019
Sous la présidence d’Evo Morales, la Bolivie a enregistré le taux de croissance le plus élevé d’Amérique du Sud. Lui-même issu d’une famille très pauvre, Morales a fait de la lutte contre la pauvreté la priorité de son gouvernement depuis son entrée en fonction en janvier 2006. En même temps, il travaille en étroite collaboration avec la Russie et la Chine pour introduire des technologies de pointe dans son pays, qui avait été pendant de très longues années le deuxième ou troisième en termes de pauvreté dans toute la région d’Amérique latine et des Caraïbes.
Le secret de ce succès a été expliqué par le vice-président bolivien Alvaro Garcia Linera à la mi-juillet sur CNN Mexico : « Cela a été fait en fusionnant le capital financier avec le capital productif, en obligeant le secteur bancaire privé à consacrer 60 % de son argent à des investissements productifs et au bâtiment. De même, il a été décidé que 50 % des revenus du secteur bancaire privé iraient à l’Etat. Etant donné que cet argent est retourné à la société et revigore ainsi l’économie, il revient ensuite aux banques. (…) Ce que les banques ont perdu d’une main, elles le récupèrent à la fin de l’autre. »
Cette approche porte ses fruits, comme partout ailleurs dans le monde chaque fois qu’une politique de crédit hamiltonienne a été appliquée. Pour s’en convaincre, il est utile de considérer les indices de la production physique, à la différence du PIB ou d’autres mesures monétaires. Entre 1994 et 2005, la croissance annuelle du secteur manufacturier bolivien se situait autour de 2,5 %, alors qu’au cours des onze années suivantes (2001 à 2016) pendant la présidence Morales, le taux de croissance annuel moyen est passé à 4,3 %. La production d’électricité a augmenté de 3,7 % par an au cours de la première période et de 5,3 % par an au cours de la seconde. Les chiffres pour la production de ciment sont de 5,8 % par rapport à 8,7 %.
Les indices physiques donnent une image bien plus concrète de l’économie réelle du pays que les chiffres habituels du PIB, qui montrent une évolution encore plus spectaculaire, avec un taux de croissance annuel moyen de 5,3 % de 1994 à 2005 et de 12,2 % de 2005 à 2016. Dans le même temps, l’extrême pauvreté a été réduite de 38,2 % en 2005 à 15 % en 2019.
La Bolivie prépare également son avenir à long terme, comme en témoigne le nouveau Centre de recherche et de développement de la technologie nucléaire, construit à El Alto par la société russe Rosatom, qui doit être achevé en 2021. De plus, il a été annoncé que le gouvernement souhaite participer aux efforts internationaux de recherche sur la mise au point de l’énergie de fusion.