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En Asie, Obama durcit sa « guerre à la Chine »

22 novembre 2011

Barack Obama, qui s’imagine l’empereur d’un empire américain, vient d’achever une tournée de neuf jours en Asie, dont le seul objectif était de préparer un nouvel affrontement stratégique avec la Chine. Les « justifications » invoquées dans ce cas sont tout aussi fallacieuses et vides de substance que celles données avant les opérations en Irak et en Libye, ou celles prévues contre la Syrie et l’Iran.

Dans le contexte de trois sommets différents, le président américain a réussi à détourner l’ordre du jour établi par la majorité des pays asiatiques, centré sur la crise financière et économique dans la région transatlantique et son impact sur l’Asie, pour insister à la place sur un affrontement militaire et économique avec la Chine.

Au cours des trois sommets — APEC (Coopération économique Asie-Pacifique) à Hawaï, ASEAN (Association des pays de l’Asie du sud-est) et EAS (Sommet est-asiatique) à Bali — Obama a reproché à la Chine d’être à l’origine de la crise économique en Occident, pestant que Pékin doit « agir en adulte » et « respecter les règles du jeu ». Mais les règles de qui ? riposta Pang Sen, directeur adjoint du département des organisations internationales du ministère des Affaires étrangères. « Si les règles sont établies par la communauté internationale dans le cadre d’un accord et si la Chine en fait partie, elle les respectera sans aucun doute. Si les règles sont décidées par un pays ou quelques-uns seulement, la Chine n’est pas tenue de les respecter. »

A Hawaï, Nérobama a surtout insisté sur un pacte de libre-échange parmi une « coalition de volontaires » dans la région Asie-Pacifique, baptisé « Partenariat transpacifique ».

Plus inquiétante encore est la dimension militaire. Entre deux sommets, Obama a fait escale en Australie pour annoncer que les Etats-Unis établiront une présence militaire massive sur la côte nord de l’Australie près de Darwin, où seront stationnés 2500 Marines. L’installation pourra accueillir des porte-avions nucléaires, des bombardiers B-52 et des avions de chasse F-18, de même que des drones. Cette présence permanente en Australie sera hors de portée des missiles stratégiques chinois, à la différence des bases américaines au Japon, en Corée et à Guam. Il est généralement reconnu que la seule raison d’être de cette base est de préparer un affrontement avec la Chine.

En annonçant la nouvelle installation, Obama a noté que « l’idée que nous craignions la Chine est erronée », l’exhortant à nouveau à « respecter les règles du monde ». Lors d’une autre occasion, il déclara sur un ton menaçant que « notre présence et notre mission dans l’Asie-Pacifique [est] une priorité. Par conséquent, la réduction des dépenses militaires ne se fera pas – je répète : ne se fera pas – aux dépens de l’Asie-Pacifique. Mes instructions sont claires ».

A partir de cette nouvelle « non base » en Australie, les Etats-Unis pourront traverser directement les îles indonésiennes, à seulement 800 km, pour rejoindre la mer de Chine méridionale et l’océan Indien.

Obama a également annoncé un nouvel arrangement avec les Philippines impliquant un port élargi pour des opérations navales destinées à contrer les prétendues menaces chinoises en mer de Chine méridionale. De même, lors de l’EAS en Indonésie, pour justifier le renforcement de la présence militaire américaine en Asie, il évoqua la « liberté de navigation » que ne respecterait pas la Chine.

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