« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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16 mai 2022
L’inflation déclenchée par les Banques centrales se conjugue avec les effets des sanctions. Les premiers touchés ne sont pas les pays responsables de ces politiques démentes, ce sont les économies les plus fragiles, à commencer par l’Afrique.
Lors d’une conférence de presse le 6 mai à Genève, les représentants des Nations Unies ont mis en garde contre l’émergence de crises majeures sur le continent africain en raison des sanctions occidentales contre la Russie. Al Jazeera rapporte que les représentants de l’ONU ont déclaré que le conflit en cours n’a pas seulement entraîné des pénuries de blé, d’engrais et d’autres produits, mais que l’inflation galopante a également touché de nombreuses nations, soulignant que les prix des produits de base ont déjà grimpé en flèche, avec une hausse de 40 % du prix de l’huile de tournesol et de colza. « C’est une crise sans précédent pour le continent », a déclaré Raymond Gilpin, économiste en chef du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour l’Afrique, le 6 mai.
Alors que les pays africains comptent, pour la plupart d’entre eux, parmi les plus pauvres de la planète, le constat de la PNUD est sans appel : « Nous assistons à une réduction de la croissance du PIB sur le continent ».
« Avec les perturbations qui se produisent maintenant, vous voyez une situation d’urgence se matérialiser, car où ces pays se tournent-ils du jour au lendemain pour les produits de base ? » Le sous-secrétaire général des Nations unies et directeur régional du PNUD pour l’Afrique, Ahunna Eziakonwa, a déclaré. « Les tensions, en particulier dans les zones urbaines, les communautés à faible revenu, pourraient déborder et conduire à des protestations et des émeutes violentes », a-t-il ajouté, notant que les pays qui organisent des élections cette année et l’année prochaine sont particulièrement vulnérables.
Déjà, et c’est un cas que l’on risque de voir se généraliser, les voyages aériens intérieurs au Nigeria ont failli s’arrêter. L’Airline Operators of Nigeria (AON) avait annoncé qu’à partir du lundi 9 mai, tous les vols intérieurs seraient cloués au sol, en raison de la flambée du prix du kérosène, qui est passé de 190 à 700 naira nigérians le litre (de 0,45 $/litre à près de 1,70 $ - en raison des sanctions) mais devant le tollé que cette annonce avait provoqué, le gouvernement nigérian s’est engagé à mettre les moyens pour garantir la continuité des vols. L’AON avait notamment expliqué qu’une heure coûterait environ 120 000 nairas (289 dollars), une somme inabordable pour les Nigérians « qui connaissent déjà beaucoup de difficultés ».
Il est heureux que l’action gouvernementale ait évité le pire, mais qu’en sera-t’il lorsque les prix continueront à augmenter et lorsque d’autres secteurs seront touchés ? Et qu’en sera-t’il pour les pays n’ayant aucuns moyens d’action ?
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