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Dix ans après, une crise de la dette s’annonce encore plus grave

12 mai 2017

Après dix années de politique d’ « assouplissement quantitatif » et de planche à billets tournant à plein régime pour nourrir les prêts à taux zéro, la bulle de la dette s’est monstrueusement accrue. Celle des entreprises américaines atteint désormais 14 000 milliards de dollars, contre 8000 milliards en 2008, soit une augmentation de 75 %. Des cessations de paiement de plus en plus fréquentes, une chute brutale des prêts commerciaux, industriels ou pour l’achat d’une voiture – tout indique que la bulle va exploser.

Selon un récent rapport de Standard & Poor’s relatif aux cessations de paiement des sociétés (pour les seules entreprises ayant une notation de crédit), le secteur de l’énergie et des ressources naturelles a été durement frappé en 2016, les défauts sur la dette ayant plus que doublé par rapport à 2015 pour atteindre 239,8 milliards de dollars (contre 110,3 milliards en 2015). Bien que le rapport porte sur l’international, 68 % de toute cette dette a son origine dans des banques américaines.

Les banques américaines

La semaine dernière, les voyants étaient au rouge pour trois des plus grandes banques. Pour Goldman Sachs, il a été révélé que ses mauvais résultats au premier trimestre étaient dus aux défauts de paiement sur des prêts aux entreprises, notamment Peabody Energy et Energy Future Holdings Corp.

Quant à Wells Fargo et JPMorgan Chase, Bloomberg expliquait le 27 avril leur tactique sournoise : tout en réduisant de 35 à 50 % leurs prêts subprime pour l’achat de véhicules, elles effacent en même temps de leur bilan des prêts automobiles déjà accordés en les « convertissant » en titres financiers, avant de les refourguer à des « gestionnaires de portefeuille » sous forme de titres adossés à des actifs ou à des produits dérivés. JPMorgan Chase prête même à ces gestionnaires pour qu’ils continuent à acheter ces produits !

Tout comme en 2007-2008, les banques de Wall Street avaient refilé leurs obligations hypothécaires toxiques, leurs swaps sur défaut de crédit (CDS) et prêts garantis (CLO) aux « imbéciles utiles » du monde entier, Bloomberg cite un conseiller en placements :

Donner aux gestionnaires de fortune la chance d’investir dans des dettes auxquelles les banques elles-mêmes hésitent à toucher peut créer, au bas mot, l’impression que [ces banques] déversent leurs poubelles sur les clients.

Autre signe précurseur

Toujours selon Bloomberg, les prêts accordés par les 15 plus grandes banques régionales des Etats-Unis, ont diminué de 10 milliards au premier trimestre pour plonger à 1730 milliards par rapport au dernier trimestre 2016, et ce pour la première fois en cinq ans. Depuis six mois, les prêts commerciaux et industriels n’ont pas augmenté, tandis qu’au total, l’expansion du crédit bancaire a brutalement chuté. Cela indique que la bulle de la dette des sociétés, gonflée à bloc par l’ingénierie financière, c’est-à-dire l’achat de leurs propres actions ou celles d’autres sociétés lors de fusions-acquisitions, entre en zone de très forte turbulence.

En 2007, Lyndon LaRouche avait exhorté le Congrès américain à adopter immédiatement une nouvelle loi Glass-Steagall pour stopper la crise prévisible. Ceci n’a pas été fait, ce qui a entraîné la débâcle de la dernière décennie. Il est donc urgent, plus que jamais, de séparer les banques et d’instaurer un nouveau système bancaire national.

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