« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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juin 2016, Berlin, Allemagne
Plus de trois cents personnes venant de vingt-quatre pays et de quatre continents ont engagé, ces 25 et 26 juin à Berlin, un dialogue approfondi sur la façon d’empêcher l’éclatement d’une nouvelle guerre mondiale et d’instaurer un nouveau paradigme de développement mutuel, fondé sur un dialogue des civilisations et sur cette qualité unique à l’homme, la créativité.
Mise en garde par les orateurs contre le danger de voir l’affrontement occidental avec la Chine et la Russie dégénérer en guerre thermonucléaire, les participants ont lancé un appel à lever immédiatement les sanctions occidentales contre la Russie et la Syrie, et à rétablir des négociations de paix. Mettre fin à la guerre et commencer à reconstruire la Syrie et toute la région de l’Asie du Sud-ouest fut l’un des principaux objectifs débattus à la conférence, grâce notamment à l’intervention émouvante, par vidéo et par Skype, de Mme Bouthaina Shaaban, membre de la présidence syrienne.
Un dialogue musical exceptionnel entre les cultures s’est déroulé dans le contexte de cette conférence, organisé conjointement par NICE (Network for International Cultural Exchange) et l’Institut Schiller. Un concert, accordé au diapason de Verdi (avec un la à 432 Hz [1] et non à 440, comme le diapason actuel) donna à l’auditoire l’occasion d’entendre tour à tour des œuvres classiques européennes, interprétées par l’orchestre de chambre Camerata Geminiani, le chœur international de l’Institut Schiller et d’autres musiciens, alternant avec des chansons folkloriques de Russie, d’Ukraine et de Chine, interprétées par des chœurs russes et chinois. Très ému, le public a pu constater que seule une renaissance de la beauté, autour d’un dialogue fondé sur la meilleure part offerte par ces différentes cultures, permettra l’émergence d’un nouveau paradigme de paix dans le monde et d’éloigner le spectre de la guerre.
Le premier panel fut consacré à « une situation stratégique plus dangereuse qu’au plus fort de la guerre froide ». Ce thème développé par Helga Zepp-LaRouche, fondatrice et présidente de l’Institut Schiller, dans son discours introductif, fut ensuite décliné par Chas Freeman, ancien ambassadeur américain en Arabie saoudite, par le colonel Alain Corvez (cr), ancien conseiller aux ministères français de la Défense et de l’Intérieur, et par le lieutenant-colonel Ulrich Scholz, ancien pilote de chasse et ancien membre de l’équipe de planification de l’OTAN.
Le second panel portait sur « la crise du système financier transatlantique et comment la surmonter ». Lyndon LaRouche avait déjà lancé la discussion sur les principes qui doivent fonder une économie productive véritablement humaine, lors de la discussion au précédent panel. Jacques Cheminade, candidat à la présidence française, ouvrit la session en évoquant les contributions de Lyndon LaRouche à cette science. Il fut suivi par Marco Zanni, président du groupe italien M5S à la Commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen, par Daisuke Kotegawa, de l’Institut japonais Canon et ancien représentant du Japon au Fonds monétaire international, et par Leonidas Chrysanthopoulos, ancien ambassadeur de Grèce en Pologne, au Canada et en Arménie et ancien secrétaire général de l’Organisation de la coopération économique de la mer Noire.
Le troisième panel s’ouvrit sur le thème du « Nouveau paradigme » incarné par le projet « Une ceinture, une route » proposé par la Chine, une présentation faite par la Docteure Ren Lin, chercheuse à l’Académie chinoise des sciences sociales (CASS). Son Excellence Hamid Sidig, ambassadeur et représentant extraordinaire de la République islamique d’Afghanistan en Allemagne, et Egbert Drews, membre du conseil d’administration de Marwiko AG/Berlin, ont conclu la session.
La discussion s’est poursuivie le dimanche avec, comme point fort, la Syrie et la nécessité de mettre fin à l’affrontement géopolitique et au terrorisme financé par des sources étrangères, condition indispensable pour rétablir la paix et la prospérité dans la région. Après avoir entendu, par liaison vidéo, les remarques de Mme Bouthaina Shaaban, conseillère de la présidence syrienne, sur la situation dans son pays, le public a eu l’opportunité extraordinaire d’engager un dialogue émouvant avec elle par Skype, pendant trente minutes. Mme Shaaban a appelé le public à contribuer à l’avènement d’un nouveau paradigme centré sur le développement de la créativité humaine (une « Route de la soie intellectuelle »), remplaçant celui de la guerre et de la destruction.
Michel Raimbaud, ancien ambassadeur français dans plusieurs pays arabes, africains et latino-américains et ancien directeur de l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (OFPRA), ouvrit le panel par un plaidoyer passionné pour rétablir une paix en accord avec le droit international – en Syrie et ailleurs. Hussein Askary, rédacteur du monde arabe pour la revue EIR (Executive Intelligence Review) a présenté une vidéo sur la reconstruction d’Alep dans le contexte de la Nouvelle route de la soie. L’intervention du Pr Talal Moualla, du conseil d’administration du Fonds syrien pour le développement et directeur exécutif du « Projet pour la transformation de l’héritage culturel syrien », au ministère de la Culture de Syrie, celle de Bereket Simon, PDG de la Banque commerciale éthiopienne et conseiller auprès du Premier ministre, ainsi qu’un message vidéo de Fouad Al-Ghaffari, président de l’Office consultatif pour une coordination avec les BRICS, depuis la République du Yémen, déchirée par la guerre, ont conclu la matinée.
Deux résolutions furent adoptées lors de la conférence : une exigeant la levée des sanctions occidentales contre la Russie et la Syrie, l’autre pour l’arrêt de la guerre et la reconstruction du Yémen.
Un quatrième panel sur le thème des « Nouvelles frontières de la science : une plateforme économique fondée sur l’économie de fusion et l’avenir de l’homme dans l’espace », s’est ouvert avec les propos de Mme Adeline Djeutie, anciennement à l’Agence internationale de l’énergie atomique (IAEA) et devenue entretemps consultante indépendante à Vienne. Elle fut suivie par Alain Gachet, PDG de Radar Technologies international, et par Rainer Sandau, directeur technique des Satellites et applications spatiales de l’Académie internationale d’astronautique (IAA).
Après une introduction musicale, le violoniste Gian Marco Sanna, fondateur et directeur artistique du « Projet Geminiani de Londres », expliqua l’importance de l’accord musical scientifique de Verdi au la à 432 Hz, que l’Institut Schiller défend depuis des décennies. Toujours dans le domaine du dialogue des cultures, Hussein Askary présenta l’« Horloge-Eléphant », un objet de beauté et d’utilité de la Renaissance islamique, et ses liens avec l’ancienne Route de la soie. Les intervenants ont ensuite rejoint M et Mme LaRouche pour la discussion finale sur comment réaliser ces objectifs et travailler à créer un monde où l’on voit s’épanouir les capacités créatrices de chaque être humain, seule façon d’éviter le danger mortel que court notre civilisation.
Lyndon LaRouche a conclu en soulignant la nature créatrice de l’homme :
Prenons tout d’abord l’homme lui-même. L’homme a la capacité d’élever sans cesse le niveau de développement de ses pouvoirs créateurs. Ensuite, il faut savoir identifier ce qui lui permet de mieux assurer son existence. Cela relève du domaine scientifique : nous dépendons de la possibilité de faire progresser la science physique, de l’amener à un niveau toujours plus élevé par être humain. Il s’agit de définir par quels moyens développer ce processus. Ma préoccupation est de trouver une technologie toujours plus avancée qui puisse remplacer la précédente. Ma spécialité consiste à chercher les révolutions nécessaires dans les technologies à mettre en œuvre. C’est le seul moyen par lequel je sais que l’humanité pourra améliorer ses conditions d’existence.
Prenons tout d’abord l’homme lui-même. L’homme a la capacité d’élever sans cesse le niveau de développement de ses pouvoirs créateurs.
Ensuite, il faut savoir identifier ce qui lui permet de mieux assurer son existence. Cela relève du domaine scientifique : nous dépendons de la possibilité de faire progresser la science physique, de l’amener à un niveau toujours plus élevé par être humain. Il s’agit de définir par quels moyens développer ce processus.
Ma préoccupation est de trouver une technologie toujours plus avancée qui puisse remplacer la précédente. Ma spécialité consiste à chercher les révolutions nécessaires dans les technologies à mettre en œuvre. C’est le seul moyen par lequel je sais que l’humanité pourra améliorer ses conditions d’existence.
Vladimir Iakounine, président du World Public Forum Dialogue of Civilisations, Russie