« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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12 mai 2017
A une dizaine de jours de l’ouverture à Pékin du Forum Ceinture et Route, l’édition américaine du China Daily a couvert le 5 mai l’appel d’Helga Zepp-LaRouche au président Trump, dans un article de Wang Linyan, intitulé « Trump encouragé à assister au Forum Ceinture et Route ».
L’auteur cite Mme LaRouche : « l’idéal serait que le président Trump se rende en personne au Forum Ceinture et Route à Pékin. Ensuite, immédiatement après celui de Pékin, il faudrait un second sommet privé en Chine, entre lui et le président Xi Jinping. »
Les Etats-Unis, a-t-elle poursuivi, pourraient tirer de nombreux avantages de leur participation à cette « gigantesque dynamique », qui se développe autour du « plus grand programme d’infrastructure » de l’histoire.
Ce n’est que si les Etats-Unis se joignent à l’initiative que l’on pourra supplanter la conception géopolitique, à l’origine des deux guerres mondiales du XXe siècle. Lorsque les forces institutionnelles américaines auront reconnu qu’il est davantage dans l’intérêt de leur industrie, de l’emploi et de la société en général d’y participer que de rester à l’écart, on pourra déjouer un éventuel piège de Thucydide ou tout autre danger de guerre pour le contrôle de zones stratégiques.
Le fait que les Chinois aident à construction des infrastructures aux Etats-Unis « permettra de dynamiser l’économie américaine », a-t-elle confié au journaliste. Au-delà des investissements bilatéraux, les deux pays pourraient aussi participer à des partenariats dans le monde entier.
La parution de cet entretien avec Helga Zepp-LaRouche dans une publication officielle chinoise, de surcroît largement lue par les décideurs américains, est une intervention de poids dans le débat qui se déroule de l’autre côté de l’Atlantique. L’establishment néoconservateur est dans tous ses états, face aux « atomes crochus » qui se manifestent entre Trump et Xi Jinping.
Beaucoup cherchent à interpréter cette dynamique sous un angle géopolitique, comme l’a fait le New York Times le 3 mai, en affirmant que Trump ne fait que flatter le Président chinois pour l’amener à exercer des pressions sur la Corée du Nord. De son côté, le Financial Times a tenté, dans un article de Tom Hancock, de réduire le programme Une Ceinture, une Route à un stratagème géopolitique, dont la seule raison d’être serait de stimuler la croissance intérieure.
Le paradigme gagnant-gagnant proposé par la Chine n’a toutefois rien à voir avec cela, comme l’a fait remarquer le 27 avril l’agence Xinhua dans un éditorial de Zhang Jianfeng traduit en plusieurs langues pour en maximiser la portée :
Pour un monde occidental dominé par l’esprit de compétition, il n’est pas facile de comprendre la manière de penser de la Chine, fondée sur l’harmonie et la stabilité ainsi que sur la coopération gagnant-gagnant.
A propos du Forum des 14 et 15 mai prochains, Zhang Jianfeng rappelle aux médias occidentaux qu’ils :
Ne parlent que de l’absence de certains de leurs dirigeants, et que l’initiative n’a rien d’un club d’élites occidentales, mais vise à servir avant tout les pays en voie de développement. Il s’agit d’un cercle d’amis, où se réuniront les représentants de plus de 100 pays.