« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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13 août 2013
Après que la saisie de l’épargne des citoyens a été adoptée comme politique pour « sauver » les banques (bail-in), ce sont les pensions-retraites qui sont désormais sous le couperet. L’idée n’est certes pas nouvelle, mais l’accélération de la crise la rend pressante. Le cas de Detroit doit servir de précédent, suivi sans doute prochainement par la ville de Chicago.
Ainsi, la dernière édition de The Economist de Londres consacre sa couverture, son éditorial principal ainsi qu’un grand article à l’affirmation selon laquelle « les retraités poussent de nombreuses villes et Etats vers la crise financière ». Une myriade d’autres articles, y compris dans le Financial Times du 27 juillet, font passer le même argument.
La Banque des règlements internationaux (BRI), dans son 83ème Rapport annuel rendu public le 23 juin, n’est pas de reste. Le chapitre IV, intitulé La durabilité fiscale, où en sommes nous ?, note d’emblée : « Six ans après le début de la crise financière globale, la dette publique de la plupart des économies avancées a atteint des niveaux sans précédent en temps de paix. Et, de façon inquiétante, elle continue à s’accroître. » Il affirme ensuite que la réalité est encore pire, parce que « les gouvernements ont fait des promesses qui impliquent des hausses substantielles des dépenses pour les retraites et les systèmes de santé dans les décennies à venir. » Ces promesses, on en déduit, ne seront pas tenues.
En clair, la BRI ose prétendre que la crise financière depuis 2007 est due à la dette publique, et pas au casino financier dérégulé qui s’est développé ces 30 dernières années, alors que l’économie réelle a été saignée.
Ce n’est pas seulement en Europe du Sud mais aussi en Allemagne que les retraites seront volées. Un rapport de décembre dernier du Stiftung Marktwirtschaft (Fondation de l’économie de marché) a sonné l’alarme sur la « dette publique implicite » de l’Allemagne, qui s’élève à 147 % de son PIB, et consiste surtout en des « obligations de sécurité sociale non couvertes ». Le rapport (Le bilan générationnel 2012), affirme : « Ces dettes non couvertes existent parce que l’Etat a promis aux citoyens plus de services à l’avenir – sous forme de retraites, de soins médicaux et de soins infirmiers, entre autres – mais n’a pas levé les recettes, par l’impôt ou les cotisations, nécessaires pour financer ces nouveaux services. »
Compte tenu des promesses faites en termes de santé et de retraite, la fondation estime la dette publique de la Belgique à 558 % du PIB, celle de la France à 358 % et de la Finlande à 420 %, etc. Comme les retraites en Italie ont déjà été sabrées, la « dette implicite » est désormais négative.
S’il existe une certaine résistance à l’assaut en Europe et aux Etats-Unis, elle est très loin du niveau nécessaire. Un nouvel outil pour mobiliser les gens vient cependant d’être produit par le LaRouchePAC