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Alexis Tsipras au Forum économique de Saint-Pétersbourg

26 juin 2015

Seul dirigeant occidental à participer au Forum économique de Saint-Pétersbourg, le Premier ministre grec Alexis Tsipras y a envoyé un message très mal reçu à Bruxelles.

S’adressant au Forum peu avant sa rencontre avec Vladimir Poutine, Tsipras a d’abord déclaré qu’il était présent à Saint-Pétersbourg et non pas « à Bruxelles en train de négocier », car « un pays qui souhaite examiner et explorer les possibilités de réussite doit avoir une politique multidimensionnelle et communiquer avec des pays qui jouent aujourd’hui un rôle essentiel dans les événements économiques mondiaux ».

L’Europe se croit le centre du monde, a-t-il ajouté, mais en réalité « le centre de gravité de l’économie mondiale s’est déplacé ». L’amélioration de « la coopération régionale en Asie, en Amérique latine et en Afrique, ainsi que le renforcement de la coopération entre les pays des BRICS sont la preuve irréfutable de l’émergence d’un nouveau monde économique ». Tsipras a également signalé que l’Union économique eurasiatique est une nouvelle source potentielle de production de richesse et de pouvoir économique.

Il a prévenu que l’Europe doit choisir entre « réagir de manière positive aux nouveaux défis en construisant des liens de coopération avec le monde émergent, ou bien rester attachée à ses vieilles doctrines, en érigeant de nouveaux murs de conflits géopolitiques ».

Il a mis en garde contre la crise en Ukraine qui « ravive une Guerre froide obsolète », avec sa militarisation et des sanctions. La Grèce, au contraire, « cherche à établir un pont de coopération dans sa région », et à promouvoir l’investissement, le commerce, et les échanges dans la culture et l’éducation, « à la croisée des chemins entre trois continents...  »

Comme vous le savez, a-t-il poursuivi, « nous sommes actuellement au milieu d’une tempête. Mais nous sommes un peuple de navigateurs, habitué aux tempêtes et qui n’a pas peur de naviguer sur de vastes mers, dans des eaux nouvelles, vers des ports nouveaux et mieux sécurisés ».

« Ne nous racontons pas d’histoire, a-t-il ajouté. Le soi-disant problème grec n’est pas un problème grec. C’est un problème européen. Le problème n’est pas la Grèce. Le problème est la zone euro, et sa structure même. »

En marge du forum de Saint-Pétersbourg, Tsipras et le ministre grec de la reconstruction productive, de l’environnement et de l’énergie Panagiotis Lafazanis, ont rencontré les directeurs de la Nouvelle banque de développement des BRICS. Ils ont également rencontré le nouveau dirigeant de Gazprom, Alexeï Miller, pour discuter de l’extension vers la Grèce et la Turquie du gazoduc Turkish Stream.

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