« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller

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L’Institut Schiller en Grèce

A Athènes, le canal Eurasie ouvre de nouvelles perspectives

5 décembre 2018

Un projet de canal entre la mer Noire et la mer Caspienne a été présenté au Conseil de l’Association hellénique des armateurs de navires à courte distance, le 8 novembre au Pirée, par Dean Andromidas, représentant de l’Institut Schiller. Ce projet, qui avait été soutenu dès 2007 par le président du Kazakhstan Nursultan Nazarbayev et le président de Russie Vladimir Poutine, prévoit le percement d’un canal de 750 km reliant les deux mers, dans la dépression de Kouma-Manytch.

Dean Andromidas à Paris en 2015
Dean Andromidas à Paris, en 2015, pour la conférence « Rebâtir le monde à l’ère des BRICS ».
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Dépassant de loin le cadre local, ce projet ouvrirait toute l’Asie centrale au commerce maritime et pourrait devenir un jalon important de l’Initiative une ceinture, une route (ICR). Un corridor de développement économique serait ainsi créé, partant du port de Lianyungang en Chine, sur la mer Jaune, en direction d’Urumqi en Chine occidentale, et de là jusqu’au port d’Aktau sur la Caspienne, au Kazakhstan, ralliant ensuite la mer Noire avant d’atteindre la mer Egée, aux portes maritimes de la Grèce. Cette région comprend plus de onze pays et plus d’un milliard d’habitants.

Le canal Eurasie, dans le projet actuel, comporte cinq écluses et pourrait accueillir, pour la première fois en mer Caspienne, des bateaux de classe Handymax pouvant charger jusqu’à 35 000 tpl (tonnes de port en lourd). Des études montrent que l’on pourrait transporter par ce canal jusqu’à 120 millions de tonnes de fret, notamment des hydrocarbures depuis la Caspienne, qui recèle 6 à 10 % des réserves pétrolières mondiales mais aussi des céréales, des minerais ou tout autre pondéreux. Le trafic des conteneurs en provenance de Chine pourrait atteindre 24 à 30 millions de tonnes. A titre de comparaison, le canal Don-Volga en Russie a une capacité de seulement 15 millions de tonnes, avec des bateaux ne pouvant dépasser les 5000 tpl, et s’intègre dans un parcours total de 1000 km de plus que dans le projet du canal Eurasie.

Une discussion très animée s’engagea après la présentation de Dean Andromidas. De nombreux participants déjà impliqués dans le transport en mers Noire et Caspienne, ainsi que sur le Danube, ont rapidement compris tout le potentiel du nouveau canal. Et contre toute attente, les questions habituelles sur le coût du projet n’ont pas été soulevées. Comme l’a fait valoir un des participants, l’essentiel est de mobiliser la volonté politique des nations concernées à construire ce projet. Quant aux financements, on pourrait s’inspirer de la manière dont la Chine mobilise les capitaux nécessaires pour de grands projets, dès lors qu’il a été décidé de les mettre en œuvre.

Par ailleurs, lors de leurs nombreuses rencontres privées avec des responsables du gouvernement et du secteur des transports en Grèce, Dean et Andrea Andromidas ont constaté un haut degré d’ouverture pour ce projet, et plus généralement pour les conceptions de l’Institut Schiller.

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