« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller

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La démonstration de force de l’OTAN en Europe de l’Est repose sur des illusions

29 juin 2016

« Le danger de guerre n’a jamais été aussi grand depuis la crise des missiles de Cuba », a déclaré Helga Zepp-LaRouche, présidente de l’Institut Schiller, dans sa conférence sur Internet du 15 juin, pendant laquelle elle a décrit les manœuvres massives de l’alliance en Europe de l’Est. Pour plusieurs experts militaires, la situation est même pire encore aujourd’hui, car il n’y a plus de « téléphone rouge » entre les présidents Obama et Poutine, la Maison Blanche ayant coupé toute communication.

L’alliance militaire occidentale est tellement présente aux frontières de la Russie que « la moindre erreur pourrait suffire à déclencher une catastrophe majeure ». Plus effrayant encore, a fait remarquer Mme Zepp-LaRouche, est l’absence de tout débat public à ce sujet, au point où même le mouvement pour la paix n’est pas pleinement conscient du danger.

Bien que tardive, une exception notable vient du ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, qui a vivement critiqué les manœuvres de l’OTAN dans un entretien accordé le 19 juin au Bild am Sonntag, dans lequel il a déclaré :
Ce qu’on ne devrait pas faire en ce moment c’est d’attiser les tensions en faisant rouler les tambours ou en lançant des cris de guerre. Qui croit que les défilés de chars symboliques le long des frontières orientales de l’Alliance apporteront plus de sécurité se trompe. Nous serions bien avisés de ne pas créer de prétextes pour raviver de vieux conflits.

En France également, il y a une forte opposition à la politique de l’OTAN à l’égard de la Russie. En fait, les récentes manœuvres Anakonda 16 en Pologne, qui viennent tout juste de se terminer, ont mobilisé plus de 30 000 soldats en provenance de 24 pays, mais la France n’en faisait pas partie.

Aux États-Unis, là où la distance par rapport à la Russie est plus confortable, la rhétorique antirusse et anti-Poutine, encouragée par la Maison Blanche, a atteint de nouveaux sommets. Elle est pourtant réfutée de manière compétente par Gilbert Doctorow, le coordinateur en Europe du Comité américain pour les accords Est-Ouest, ainsi que par le professeur Stephen Cohen, un autre responsable du Comité. Doctorow vient de publier une attaque dévastatrice contre le général Philip Breedlove, commandant en chef de l’OTAN jusqu’au mois dernier, pour ses déformations des intentions russes.

Se référant à un article récent de Breedlove publié dans Foreign Affairs, intitulé « Le prochain Acte de l’OTAN », Doctorow estime qu’un titre plus approprié aurait été « Pourquoi j’ai mérité mon prochain poste en tant que secrétaire à la Défense d’Hillary Clinton ». Ceci nous amène à l’inquiétante politique étrangère qu’entend poursuivre Clinton si elle est élue, elle qui a comparé Poutine à… Hitler.

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