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L’Argentine bientôt membre des BRICS ?

9 septembre 2022

En dépit des pressions considérables dont l’Argentine a été l’objet, le pas a été franchi de demander formellement l’adhésion aux BRICS. Une demande, qui si elle aboutit ouvrira des perspectives de développement réelles pour ce pays jusqu’ici prisonnier de la finance prédatrice.

S’exprimant le 6 septembre à l’occasion d’un forum des BRICS dans la ville chinoise de Xiamen, l’ambassadeur d’Argentine en Chine, Sabino Vaca Narvaja, a indiqué que son gouvernement avait officiellement demandé à devenir membre des BRICS. Selon l’ambassadeur, le président Alberto Fernandez a envoyé une lettre au président Xi Jinping à cet effet, qui a été remise la semaine dernière. Le forum de Xiamen sur le thème de la quatrième révolution industrielle a également réuni les ambassadeurs de Russie, d’Afrique du Sud et du Brésil, dont les gouvernements sont membres des BRICS, ainsi que le vice-ministre chinois de l’industrie et le gouverneur du Fujian, où se trouve Xiamen. L’ambassadeur de l’Inde n’était pas présent.

Selon le quotidien Dangdai, les participants au forum ont eu une discussion animée sur les avantages et les bénéfices de l’adhésion de l’Argentine aux BRICS, compte tenu notamment de son rôle de grand producteur mondial de denrées alimentaires et de puissance énergétique. Dans ses remarques, l’ambassadeur Vaca Narvaja s’est montré enthousiaste quant au rôle des BRICS dans le monde, déclarant que ce groupe particulier de pays va devenir de plus en plus important pour déterminer la stabilité macroéconomique et la croissance économique mondiales.

Reflétant le fait que les pays en développement se détachent de plus en plus de l’ordre « fondé sur des règles » et se placent sur une trajectoire non-alignée, Vaca Narvaja a souligné que la nouvelle banque de développement des BRICS « constitue sans aucun doute l’institutionnalisation d’un nouvel ordre mondial, la première véritable alternative au système atlantique de gouvernance financière mondiale, qui a créé tant de problèmes pour tous les pays émergents. Nous devons créer notre propre système qui ne conditionne ni n’applique de sanctions d’aucune sorte à nos pays. »

L’ambassadeur n’a pas ménagé ses mots pour faire remarquer que les pays en développement ont toujours été relégués au dernier rang au sein des organisations financières internationales. Or, a-t-il dit, le renforcement de la Nouvelle Banque de Développement « est un pas décisif vers la création d’une nouvelle architecture financière basée sur la production et le développement. » Et, a-t-il ajouté, la proposition d’utiliser les monnaies nationales pour les investissements et le commerce « jouera un rôle déterminant dans l’économie mondiale. »

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