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L’Afrique du Sud a besoin du nucléaire pour son économie

25 février 2017

Le développement de l’énergie nucléaire a toujours été une priorité de la République d’Afrique du Sud, mais le projet a été torpillé encore et encore, d’une part par des organisations « écologistes » pour des raisons idéologiques et d’autre part par les banques internationales en raison de la mauvaise cote de crédit du pays. Or, en tant que membre des BRICS et de sa Nouvelle banque de développement, l’Afrique du Sud pourrait se voir octroyer des prêts pour ses projets de nucléaire civil sans les conditions punitives imposées par les banques occidentales.

Les besoins en énergie sont immenses dans le pays qui ne compte qu’une seule centrale nucléaire (la seule dans toute l’Afrique) et où l’économie marche surtout au charbon. Le gouvernement prévoit désormais de construire trois centrales, avec peut-être trois réacteurs par site à partir de cette année.

Une sortie du repli idéologique

Dans ce contexte, après des années de repli, les défenseurs passent à l’offensive, comme le reflètent les propos du Dr. Kelvin Kemm, le PDG du consultant Nuclear Africa, lors d’un récent débat public. La centrale nucléaire à Cape Town fournit environ la moitié de l’électricité de la région du Cap occidental, a-t-il fait remarquer. C’est comme si la moitié de l’électricité de Londres était transportée depuis Rome. Pour lui, l’Afrique du Sud a besoin de beaucoup plus d’énergie :

Pour l’infrastructure industrielle clé comme les mines et les ports et pour faire rouler des trains électriques d’un bout à l’autre d’un pays qui est aussi grand que l’Europe occidentale.

Le Dr. Kemm met en garde contre les arguments de ceux qui proposent des « renouvelables » comme source énergétique principale. L’une des astuces du lobby anti-nucléaire, selon lui, est de citer les chiffres sur le coût des immobilisations initiales d’une centrale sans tenir compte des coûts réduits de l’électricité tout au long du fonctionnement de la centrale, soit environ un demi-siècle.

L’échec des énergies renouvelables en Allemagne

Dans un article du 23 janvier dans Engineering News, Rob Jeffrey, également consultant, déconseille le recours aux énergies renouvelables. L’éolien ne fournit de l’électricité que 35 % du temps, au mieux, et le solaire seulement 26 % du temps. L’abandon par l’Allemagne du nucléaire pour dépendre des renouvelables « est désormais considéré comme un échec ». Le prix du courant en Allemagne et au Danemark, selon lui, est de 65 % plus élevé qu’en France et le plus fort en Europe.

La société russe Rosatom ainsi que la française Areva se proposent de construire des centrales en Afrique du Sud, en plus d’experts canadien, sud-coréen et chinois, et le gouvernement pourrait accorder les premiers contrats dans les mois à venir. On peut espérer aussi que Pretoria reprendra ses recherches sur le réacteur à haute température à lit de boulets.

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